Dans son autobiographie, Vie de Benvenuto Cellini écrite par lui-même, Cellini relate sa vie d’artiste auprès des grands princes de son temps et de François Ier en particulier qui deviendra l’un de ses commanditaires. À Fontainebleau, où les deux hommes se rencontrent en 1540, Cellini remodèle la porte Dorée, entrée royale sous le règne de François Ier.
On avait affaire à une de ces grandes portes basses, dans le mauvais goût français. L’ouverture presque carrée était surmontée d’un arc en anse de panier. Dans la lunette, le roi désirait une figure représentant la Nymphe de Fontainebleau. Je corrigeai l’ouverture en lui donnant des proportions superbes et plaçai au-dessus un demi cercle parfait. Sur les côtés, j’introduisis d’élégants ressauts posés sur des socles avec, en haut, des corniches correspondantes. Je remplaçai par deux satyres en haut relief les deux colonnes que semblait réclamer cette disposition. […] Dans la lunette une femme allongée dans une belle attitude posait son bras gauche sur le cou d’un cerf, un des emblèmes du roi. D’un côté, j’avais modelé un demi-relief des faons, des sangliers et d’autres animaux sauvages en relief réduit ; de l’autre côté, des braques et des lévriers de différentes races. […] J’avais ramassé toute cette composition dans un cadre oblong ; dans les écoinçons deux Victoires en bas relief tenaient des torches pareilles à celles de l’usage antique. Au-dessus, j’avais placé une salamandre, emblème personnel du roi, avec une profusion d’ornements appropriés à l’architecture ionique de l’ensemble de l’ouvrage. La vue du modèle le remplit de joie […].
Cellini, Vie de Benvenuto Cellini écrite par lui-même.
Cellini Benvenuto, La Nymphe de Fontainebleau, bronze, (H : 2,050m. ; 4.090 m.), Paris, Musée du Louvre.