D’abord propriété de Maximilien II, les tapisseries des Chasses de Maximilien passent ensuite dans le patrimoine des ducs de Guise, puis du cardinal Mazarin et de Louis XIV. Ayant échappé aux destructions révolutionnaires, elles sont présentées aujourd’hui au musée du Louvre.
Les tapisseries ont été tissées dans les meilleurs ateliers de l’époque, ceux de Bruxelles, d’après les cartons du peintre Bernard Van Orley. Elles représentent des scènes de chasse, essentiellement au cerf et au sanglier, sur fond de forêt bruxelloise. Les douze grandes pièces correspondent aux douze mois de l’année.
Ces tapisseries auraient pu, en raison de leur perfection, décourager les imitations mais c’est le contraire qui se produisit : on les copia à Bruxelles, à Florence et pas moins de huit fois aux Gobelins. C’est de cette manufacture que provient la tapisserie exposée au château de Fontainebleau. Dans cette scène qui clôt le cycle de la tenture, se mêlent représentations réalistes et allégories.
Le mois de février,
tapisserie, (4,40×6,48m).
Manufacture des Gobelins, début XVIIIème siècle, Salon François Ier.
Le grand cartouche comportant à l’origine 8 lignes rédigées en latin expliquait le sens de la tapisserie :
« Si tu n’omets rien de ce qui est juste, si vivant bien que tu faits point de mal, accomplissant envers tous ton devoir, que peut-il y avoir de plus beau que la pratique de la chasse, réglée par Modus et dirigée par dame Ratio ? Préservée de l’oisiveté et de la gourmandise, t’occupant de ce qui est honnête, tu te maintiendras sain et sauf, tu réchaufferas tes membres par le labeur ; l’année passera joyeusement dans cet exercice, et ta vie s’écoulera heureusement en jours pleins de santé. »